JE N'CONNAIS PERSONNE, JE N'SAIS PAS OU ALLER

Karine B : Frappe moi, torture moi!
Virginie A : Quoi ?! J’me rappelle plus c’est plus haut ?

1/ MISE A SAC

K: Maintenant laisser doucement le chaos s’installer…
V: Maintenant laisser doucement le chaos s’installer…
Solitude absolue.
Désolation… américaine!
Tous. Pas un pour relever l’autre!
Atteint par une peur terrible.
Inextinguible.
Occupons nous, restons occupés.
Surtout! Ne rien laisser comme ça, inoccupé!
La peine est partout, la peine est partout,
a pris toute la place.
Vous pouvez penser ce que vous voulez!
Pensez ce que vous voulez! Dire que ça n’existe pas.
Voilà! Si vous voulez, ça n’existe pas!
Nettoyer, nettoyer, comme on fait des cadavres dans les films.
Ne pas laisser de traces.
Regardez je disparais,
je suis là, je disparais!
Je suis invisible, il faut aller dedans... là, là, là!
Regarder ce qu’il y a, mais il n’y a rien, n’est-ce pas ?
Tout est à la surface alors gratte, gratte,
fort, au sang, jusqu’à la chair dessous,
le sang qui pue, la chair qui pue.
Son sexe à elle sentait les lentilles… vertes,
son sexe à lui, le poisson cru.
Et tout est allé très vite, très vite; tu n’as rien compris.
Nettoyer par le haut!
Mise à sac!

La mère : Il reste encore des choses, allez! Du balai, du balai!!! »
Qu’est-ce que tu crois ? Qu’ça vient tout seul.
J’t’ai toujours dit qu’il fallait t’donner d’la peine!
En attendant… T’as rien vu v’nir, hein! Pauv’mec!
C’est maman qui va ramasser la p’tite merde sur l’trottoir ?
Compte pas sur moi!
D’ailleurs t’as jamais pu compter sur moi! Réglo!
T’as jamais pu compter sur moi, ni sur ton père d’ailleurs!
ah! ton père! Ton père et ses affaires, ton père et ses maîtresses, ton père et ses slips Mariner!
Pas d’surprises, hein!
La même histoire, toujours la même histoire!
Pourtant y’en a d’la place dans l’cœur,
mais… impossible d’entrer à l’intérieur,
et maintenant vous voilà tous… vieux!
ah! ah! ah!

2/ EVACUATION

K: : Il m’disait mais putain mais qu’est ce que tu m’fais là, mais j’fais c’que tu m’as dit de faire, y dit non c’est pas ça qu'j’t’ai dit de faire, j’t’ai dit de faire ça. Ben oui c’est ça ? non c’est pas ça qu’tu me fais. Bon d’accord. Et là j’ai compris que c’est parce que je savais pas pourquoi j’le faisais. Et c’est c’qui nous a expliqué après, y dit vous savez pas pourquoi vous faites les choses
La mère : Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ? Plus fort, minus! J’entends pas!
Te tenir dans mes bras, pardonne moi, j’étais pas prête!
Au taquet, p’tit con, au taquet!
Pas un pour rattraper l’autre et maint’nant vous êtes tous là à réclamer, à quémander une caresse. Une caresse! une caresse! une caresse!
vous avez encore rien vu! Encore rien vu!
K : Tu n’es jamais là, tu passes ton temps à t’en aller, tu es toujours ailleurs, les gens s’en vont, ne sont jamais là, toujours ailleurs.
V : Rien ne sera plus jamais comme avant! Haute trahison!!!
Petit amour... Petit amour!!!!
K : Donne moi c’que je veux, donne moi c’que je veux. Donne moi c’que je veux, donne moi c’que je veux!
Un peu d’attention s’il vous plaît!
La mère: : Comme tu étais laid, bon sang! Comme tu étais laid!
Et comme tu as souffert pour sortir! T’es presque mort, t’étais tout bleu, une p’tite piqure et hop! La belle affaire! C’était bien la peine!!!
V: Combien de mots prononcés
De sourires faits
De visages défaits
De liquide versé
Bu
De nourriture mâchée
De peau rougie
Brûlée
De trains
De voitures
De vêtements entassés
De mains
De doigts
Croisés
Entrés
Sortis
Combien de sols foulés ?
Ne rien faire, qu’enfoncer ses ongles dans sa propre chair
pour voir, juste pour voir!
Si la peine est plus forte que la douleur!
Mon Dieu! Les ténèbres…
Il fait noir, il fait si sombre.
Le commerce de l’amour!
Investir
Payer
Encaisser
C’est donc devenu impossible,
ils veulent voir, voir.
Tout doit être vu.
Heureux celui qui n’a pas besoin de voir pour croire!
Mais vous n`êtes pas à l’abri, attendez vous au pire!
Capables de toutes les cruautés.
Bats-moi! Frappe moi!
Un peu d’attention, s’il vous plaît!!!

3 / TELEPORTATION

K: : Tu n’es jamais là, tu passes ton temps à t’en aller, tu es toujours ailleurs.
Libère le mal en moi, donne moi ce que je veux, frappe moi, torture moi, libère le mal en moi.
La mère : Vous avez encore rien vu! Encore rien ... vu!
K : Voilà, si vous voulez, ça n’existe pas!